Les masseurs kinésithérapeutes libéraux ou hospitaliers sont pleinement conscients de toutes les décisions prises ces dernières semaines pour transformer le système de santé. Ils dénoncent cependant un manque de vision globale, mais aussi leur propre situation qui s’est considérablement dégradée depuis une décennie.
Pour une approche plus globale de la situation des kinés libéraux
L’accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes, décidé pour participer à lutter contre la désertification médicale, a été officiellement promulgué. Les kinés libéraux sont donc officiellement autorisés à recevoir des patients sans prescription médicale. Cela doit permettre une prise en charge plus rapide tout en libérant du temps aux médecins généralistes. Dans le même temps, le 5 mai dernier pour être précis, les kinés libéraux retrouvaient un dispositif normal quant à la prise en charge des patients à leur domicile. En effet, la mesure, visant à supprimer l’obligation de faire appel au kiné libéral le plus proche du domicile du patient, avait été adopté pendant la crise sanitaire du coronavirus. Elle a donc pris fin le 5 mai dernier, conduisant certains professionnels à dénoncer une mesure pénalisant les patients et les professionnels de santé. Certains professionnels dénoncent surtout les contradictions pouvant exister entre cette multiplication des décisions de l’autorité publique. Le retour de « l’obligation de faire appel au kiné le plus proche » n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Et les kinés libéraux appellent les pouvoirs publics à plus de vigilance mais aussi à un meilleur traitement de leurs revendications. C’est ce qu’a fait savoir la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR).
Défendre et protéger le pouvoir d’achat des masseurs kinésithérapeutes, un combat prioritaire
En effet, le syndicat représentatif de la profession a interpellé, le 16 mai dernier, le président de la République, M Emmanuel Macron lorsque celui-ci a officialisé son ambition d’un vaste plan à destination des classes moyennes. La FFMKR a ainsi rappelé que depuis de nombreux mois, elle appelle les pouvoirs publics à une réaction au vu de la dégradation de la situation économique des professionnels de santé. Cette dernière s’explique, selon le syndicat, par deux phénomènes distincts majeurs :
- L’absence de toute revalorisation au bénéfice de la profession depuis une décennie,
- Les conséquences de la période actuelle caractérisée par une inflation forte.
Pour la FFMKR, la situation est intenable, et plus grave encore, elle se dégrade plus rapidement de jour en jour. Selon le syndicat, la profession aurait perdu 15 % de pouvoir d’achat après une décennie de gel de toute revalorisation. Une baisse conséquente, que l’inflation galopante aggraverait inexorablement. Le point de rupture pourrait être atteint plus rapidement que prévu si rien n’est fait. C’est le constat qu’a donc adressé le syndicat à l’ensemble du gouvernement.
Ainsi, la FFMKR demande solennellement au Président de la République et au Gouvernement, la mise en place de mesures urgentes en faveur du pouvoir d’achat des kinésithérapeutes, et plus généralement, des paramédicaux.
Si quelques pistes sont évoquées, le syndicat reconnaît que l’abandon de la convention n° 7 (abandon lié au refus de signature de deux autres syndicats représentatifs de la profession) pèse lourd sur cette détérioration de la situation économique des masseurs kinésithérapeutes. Aussi, la fédération nationale des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs a adressé une demande officielle à l’Assurance Maladie et au gouvernement pour déroger à la règle traditionnelle. Le syndicat demande une ouverture rapide de nouvelles négociations pour parvenir à un accord concernant cet avenant 7.
Partagez-vous le constat dressé par la FFMKR ? Estimez-vous que la réaction du gouvernement doive être prioritaire ? Êtes-vous plutôt confiant quant aux réponses du gouvernement qui seront faites à ces demandes ?
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